Né l’été dernier de cette situation nouvelle où nous étions, de ne plus pouvoir nous réunir physiquement, quelque part, cette troisième édition du Journal du confinement de l’Académie de Béarn témoigne des bouleversements que la crise sanitaire a provoqué dans nos existences individuelles et collectives.
Cet isolement forcé fut la musique de basse continue qui accompagna ces mois tantôt avec résignation, tantôt avec impatience. On ne compta plus les morts au-delà de cent mille, et on tenta de regarder ailleurs. Chacun convint que la nécessité d’écrire était devenue la seule façon de rester en contact. Plus d’un académicien sur deux accepta cette invitation. Le résultat est là.
On trouvera dans ce numéro la trace des thématiques qui ont occupé nos travaux : la réflexion sur l’Académie elle-même, son utilité et sa fonction, ne fut pas la moindre. À quel besoin répond, aujourd’hui comme hier, une telle institution, fut une question souvent posée. Si l’on voit bien le rôle que jouent les sept académies de l’Institut de France, nos académies régionales, et celle du Béarn en particulier, répondent-elles, à un objectif précis, à une utilité précise, n’est pas la moindre des questions. Il fut intéressant de se rendre compte que nous n’étions pas les seuls à nous la poser. Ceux qui nous ont précédés ont souvent fait de même et du reste, ce type de réflexion au fond, a le mérite d’aller à l’essentiel. L’essentiel ici a été formulé en deux mots : tradition et modernité. Ces deux concepts ouvrent les branches du compas qui mesure notre utilité sociale. D’une certaine façon c’est cela que traduisent les textes et réflexions qui occupent ce recueil.